Mobilisation des étudiants pour le climat : ça bouge aussi du côté des grandes écoles !

La nouvelle génération d’étudiants, notamment des grandes écoles, met la pression aux entreprises pour les inciter à pratiquer une vraie politique environnementale globale, si elles veulent pouvoir les embaucher demain.

Rédigé par Paul Malo, le 16 Mar 2019, à 7 h 45 min
Mobilisation des étudiants pour le climat : ça bouge aussi du côté des grandes écoles !
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L’écologie, pour les étudiants des grandes écoles, ce n’est pas une option. Et ils le font comprendre aux entreprises.

Les étudiants des grandes écoles attendent sincérité et actes concrets en faveur du climat

Les « premiers de cordée » de demain, ce seront eux : Agro Paris Tech, Polytechnique, HEC, Centrale, Normale Sup, Les Mines, Paris I Panthéon-Sorbonne, Sciences Po, etc. Récemment, un amphithéâtre de l’ESCP réunissait ainsi 180 jeunes signataires du manifeste étudiant pour un réveil écologique, différents dirigeants de grandes écoles, quatre chefs d’entreprise et même trois ministres(1) !

Le ton est monté avec les ministres © Manifeste étudiant pour un réveil écologique/Facebook

Alors que le texte a récolté plus de 30.000 signatures, l’heure est aux explications, sans gants et sans détours…

Car face aux réponses convenues des ministres, le ton finit par monter. Vu que tout le monde semble d’accord pour sauver la planète, « pourquoi concrètement, ça n’avance pas ? », interroge une étudiante. Foin de paroles, des actes et maintenant !

Mais cette nouvelle génération avide de sincérité dans la vie comme dans les engagements, semble avoir un radar pour repérer le décalage entre les déclarations et les actes. Sincérité et actes concrets, c’est ce que les étudiants des grandes écoles demandent.

Mettre la pression aux entreprises pour passer à l’acte

Et quand il s’agira de sélectionner leur futur employeur, ils le feront clairement en fonction de leur politique climatique. Le fait qu’une entreprise affiche de forts engagements environnementaux et sociétaux devient bel et bien un facteur d’attractivité pour les entreprises.

L’ère de la course à la réussite et aux gros salaires, tellement années 80, est révolu. La question est de bâtir une vie, une harmonie entre travail et vie personnelle, et de se construire un avenir.

L’ère de la course aux gros salaire est révolue © Alexandre Rotenberg Shutterstock

Et ce, quitte à mettre la pression aux entreprises. Ainsi, les cofondateurs du Manifeste pour un réveil écologique rencontrent conseils d’administration et PDG pour comprendre ce qui pourrait freiner les ambitions environnementales ou sociales de leurs entreprises. Et ainsi, parvenir à établir un cahier de doléances environnemental concret et réaliste.

Mettre la pression sur les entreprises, souvent mieux placées que les politiques pour changer la donne, c’est aussi l’idée d’autres étudiants ayant rejoint un nouveau mouvement, La Bascule, créé par Maxime de Rostolan, fondateur des Fermes d’Avenir.

Un travail qui ait du sens

Qu’est-ce que La Bascule, basée à Pontivy, en Bretagne ? Un jeune mouvement composé d’étudiants, mais ouvert à tous, destiné à placer la transition écologique et solidaire au coeur de la politique. D’ici la fin de cet été, il compte formuler une centaine de propositions concrètes, mais aussi mettre en place des groupes de travail thématiques, notamment sur les nouveaux modèles d’entreprise.

Car l’entreprise de demain devra proposer à ces jeunes non seulement un emploi, mais un travail qui ait du sens(2).

La Sorbone à Paris © Kiev Victor / Shutterstock

De leur côté, les initiateurs du Manifeste étudiant pour un réveil écologique comptent poursuivre leur engagement, pour pousser PME et grands groupes à agir concrètement, hors du « greenwashing ». Ne pas contribuer à la surconsommation, repenser la finalité des produits, mettre en place des formations, fixer des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, à la hauteur de l’urgence climatique…

Le Manifeste devrait publier un nouveau document en septembre 2019, pour mettre sur le papier non seulement ses revendications, mais aussi ce que les entreprises devraient faire sans attendre en matière de RSE.

Illustration bannière : étudiants de polytechnique – © Kiev Victor / Shutterstock
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