Le risque de mort subite du nourrisson demeure une vive inquiétude pour de nombreux parents. L’Académie Américaine de la Pédiatrie publie pour la première fois depuis cinq ans, de nouvelles recommandations pour prévenir du risque de décès inattendu chez le bébé.
« Nous savons que les parents peuvent être dépassés par la venue au monde d’un enfant et nous voulons procurer un guide clair et simple sur la manière et le lieu où il doit dormir », explique Rachel Moon, co-auteure du rapport publié le 24 octobre dernier dans la revue Pediatrics(1).
Prévenir la mort subite du nourrisson
Actuellement, aux États-Unis, environ 3.500 bébés meurent dans leur sommeil chaque année, à cause du syndrome de mort subite du nourrisson ou d’étouffement accidentel. En France, ils seraient entre 400 et 500.
La première vague de recommandations de l’AAP, dans les années 1990, avait fait chuter de 53 % le nombre de décès nocturnes chez les nouveau-nés.
Conseils des pédiatres
L’AAP prône tout d’abord un retour à la chambre parentale pour faire dormir le bébé. Pour minimiser les risques de mort inattendue dans la nuit, les parents devraient placer le berceau dans leur chambre au moins les six premiers mois du bébé et jusqu’à un an si cela est possible. Selon les spécialistes de l’AAP, cette pratique réduirait de 50 % le risque de mort subite du nourrisson.
Et le co-dodo ?
Attention toutefois, l’étude précise que le bébé ne doit pas être couché dans le lit parental mais bien dans son berceau. La pratique dite du « co-dodo », augmenterait par cinq les risques liés à la mort subite du nourrisson, selon une étude publiée dans la revue British Medical Journal(2). Alors, la pratique est-elle à proscrire définitivement ? Les berceaux et lits cododos, collés et attachés au lit parental, peuvent proposer une bonne alternative.
« Toujours couché sur le dos ». Cette recommandation datant des années 1990, reste d’actualité. Selon l’AAP, le mieux est de « coucher les nourrissons sur le dos sur une surface ferme dans un berceau, enveloppés dans un drap bien ajusté et d’éviter couverture, oreillers ou peluches qui pourraient les étouffer et créer une chaleur excessive ».
Les autorités américaines, à San Antonio et Seattle, ont d’ailleurs pris les devants pour offrir aux nouveau-nés un espace sûr pour dormir, en distribuant des baby-box aux familles les plus démunies. Inspirées par les finlandais, ces boîtes en carton répondent à tous les critères de sécurité recommandés par l’AAP.
Éviter l’emmaillotage
Autre technique à éviter selon l’AAP : l’emmaillotage. Selon une méta-analyse publiée en mai 2016 dans la même revue Pediatrics, à partir de trois mois, l’emmaillotage augmenterait les risques de mort subite du nourrisson.
Selon l’AAP, le tabagisme est un facteur indéniable d’augmentation de risque pour le bébé. Même quand l’espace est aéré, des particules toxiques peuvent rester dans l’air. En revanche, l’organisme préconise l’allaitement, quand cela est possible. En effet, il permettrait d’offrir davantage de défenses naturelles à l’enfant.