L’inquiétude est de mise pour les éleveurs français, mais également les consommateurs. Et pour cause, la France n’a pas renouvelé le décret « expérimental » qui obligeait les industriels à mentionner l’origine de la viande sur l’emballage de leurs produits. Une mesure qui avait été mise en place après le scandale sanitaire de la viande de cheval.
Pas de prolongation pour la mention obligatoire de l’origine de la viande
Ça s’est passé en toute discrétion. Pourtant, dans l’industrie agroalimentaire, ce changement n’est pas passé inaperçu. Depuis 2022, les produits transformés ne sont plus obligés d’indiquer l’origine de la viande sur l’emballage. Cela signifie-t-il qu’un autre scandale comme celui des lasagnes à la viande de cheval pourrait de nouveau éclater ?
L’affaire Spanghero, qui s’est déroulée en 2013, avait permis de déboucher, en 2017, à une réglementation obligeant les fabricants à mentionner l’origine de la viande qui compose leurs produits. Une manière d’inciter les industriels à plus de transparence qui n’était en vigueur qu’à titre « expérimental » pour une durée de cinq ans. Alors que cette période touchait à sa fin en décembre 2021, le gouvernement n’a pas prolongé le décret, estimant qu’il était trop fragile d’un point de vue juridique.
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De la viande importée dans nos assiettes ?
L’inquiétude est donc de mise, tant du côté des consommateurs qui veulent savoir précisément ce qu’ils mangent, que du côté des éleveurs français qui redoutent la concurrence étrangère. Avec la disparition de la mention de l’origine de la viande, ils craignent que les cordons bleus, les lasagnes surgelées, les pizzas et autres produits industriels utilisent de la viande importée. Viande qui ne présente pas les mêmes standards de qualité qu’en France et qui ne garantit pas le respect du bien-être animal, lequel n’est déjà pas toujours de mise, en témoignent les enquêtes de L214.
Porc espagnol, poulet brésilien… Qu’allons-nous retrouver dans nos assiettes ? Même si le changement d’étiquetage prend du temps, nous pourrions, sans le savoir, consommer des produits à base de viande issue de pays étrangers. Étonnamment (et fort heureusement), l’origine de la viande (porc, volaille, agneau…) reste pour l’heure obligatoire dans la restauration collective depuis le 1er mars 2022. Un dispositif expérimental lui aussi…
Illustrations : @Shutterstock.
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