C’est ce que révèle une petite étude menée auprès de 160 jeunes patients, qui ont reçu pour moitié un placebo – les cas témoins – et pour moitié le principe actif du paracétamol à des doses habituelles (1 g).
Un effet indésirable du paracétamol : la diminution de l’empathie
Soumis à des photographies couramment utilisées pour mesurer des réactions, négatives ou positives, chez l’être humain, la réponse émotionnelle chez les personnes ayant reçu les comprimés de paracétamol était émoussée comparée à celle des témoins. Ainsi, des photos choquantes par leur contenu difficilement supportable, ou à l’inverse, d’autres devant susciter la joie, les laissaient plutôt indifférents(1).
Comment le paracétamol agit (aussi) sur nos émotions ?
Pour le moment, les chercheurs n’ont pas percé le mystère de la voie biochimique qui conduit à cet état de léger détachement. Une piste possible est celle de la sérotonine, un neurotransmetteur bien connu pour contrôler les émotions.
Si l’étude revêt un intérêt potentiel pour soigner les troubles de l’humeur, elle soulève néanmoins une question inquiétante : celle de la diminution de l’empathie chez les personnes consommatrices de paracétamol. En effet, si le seuil de « douleur » morale est abaissé pour la personne elle-même, il en va de même pour le ressenti face à la douleur d’autrui, car ce sont les mêmes aires cérébrales qui sont impliquées dans le processus réactif face à la souffrance.
Rassurez-vous, la prise de paracétamol ne fera pas de vous un psychopathe cruel et sans coeur : même si elles sont signifiantes, les variations sont faibles.
Dans tous les cas, on ne le répètera jamais assez : restez prudent avec l’automédication et n’hésitez pas à demander conseil à un professionnel de santé, médecin ou pharmacien pour éviter tout risque de surdosage ou d’interaction médicamenteuse.
Articles instructifs. Merci