Dans son rapport de 2009, actualisé et enrichi par de nouvelles données, la Banque mondiale appelle l’ensemble des acteurs à revoir en profondeur la façon dont fonctionne le secteur de la pêche. Une meilleure gestion assurerait la pérennité des populations de poissons et serait bénéfique aux pêcheurs, dont beaucoup dans le monde sont pauvres.
La pêche intensive est un cercle vicieux
Ragnar Arnason, professeur d’économie à l’Université d’Islande et auteur du rapport, y pointe l’écart criant entre les efforts toujours plus importants pour tenter de pêcher un même volume de poisson, et les volumes stagnants voire diminuants que l’homme parvient réellement à pêcher. De ce fait, pêcher devient de plus en plus difficile d’année en année. En cause : la surpêche. En 2005, 75 % des aires de pêche marines souffraient de surpêche : aujourd’hui, pas moins de 90 % sont concernées, estime la FAO.
Les populations de poissons sont également en danger en raison de la pollution, de l’exploitation croissante par l’homme du littoral et de l’impact du réchauffement climatique. Si un phénomène comme El Niño est naturel et subi, la pollution, tout comme un aménagement non raisonné du littoral sont des facteurs induits par l’homme et que nous avons le pouvoir de changer.
Investir dans les pêcheurs pour investir dans le poisson
Dans son rapport, la Banque mondiale préconise d’investir dans l’aquaculture durable, de déployer des programmes de développement humain (aides aux pêcheurs notamment) afin de réduire la dépendance sur l’océan des pêcheurs les plus pauvres, et de préparer le terrain pour une croissance sûre et durable des populations de poissons.
La régénération de ces populations de poissons prendra du temps, mais à terme, elle sera très bénéfique pour l’homme. Un poisson bien nourri aurait un poids plus important et se vendrait plus cher, influant positivement sur les revenus des pêcheurs. Leur profitabilité cumulée, estimée à 3 milliards de dollars actuellement, pourrait passer à 86 milliards de dollars.