Les amateurs de moutarde, et tout particulièrement de la spécialité française qu’est la moutarde de Dijon, vont devoir sortir le portefeuille : la pénurie frappe l’industrie. Les professionnels s’attendent donc à devoir augmenter les prix, voire à ne pas pouvoir répondre à la demande… avec le risque que les pots de moutarde deviennent une denrée rare à trouver dans les rayons des supermarchés.
Les graines de moutarde se font rares… à cause des aléas climatiques
C’est l’ingrédient premier pour fabriquer de la moutarde, qu’elle soit de Dijon ou non : les graines de moutarde. Et bien que la moutarde de Dijon soit une production française et même une spécialité bourguignonne (qui ne bénéficie pas d’une appellation d’origine contrôlée), les graines de moutarde sont produites… au Canada.
Le pays est un des plus importants producteurs et exportateurs de graines de moutarde au monde.
Or, l’Amérique du Nord, et donc le Canada, ont subi de plein fouet les aléas climatiques en 2021 : la sécheresse a marqué l’année, et a donné lieu à des incendies majeurs. C’était ce qu’on a appelé le « dôme de chaleur » : une situation climatique extrême rarement vue dans l’histoire du pays. La province du Saskatchewan, parmi les principales zone de production de moutarde, a été durement touchée…
Les prix explosent, les importations se font rares
La production de moutarde a été durement impactée : 135.000 tonnes en 2020, 99.000 en 2021…et potentiellement 71.000 en 2022 selon les autorités canadiennes. Une baisse qui impacte directement les exportations : l’Entreprise européenne de condiments, dont le président, Michel Liardet, a été interrogé sur BFMTV, annonce n’avoir pu acheter que 100 tonnes de graines de moutarde… contre 8.000 tonnes en moyenne chaque année. « On a un très fort déficit », confie-t-il.
À la baisse des exportations par le Canada s’ajoute la pénurie qui fait flamber les prix sur le marché de gros : « le prix a été multiplié par trois, là c’est par quatre », explique Michel Liardet toujours sur BFMTV, estimant que ça pourrait encore augmenter. Un surcoût, pour les producteurs, qui devra être répercuté sur le consommateur.
La moutarde sera donc plus chère, quand elle pourra être trouvée sur les étals…
Illustration bannière : La moutarde, incontournable sur les tables françaises – © kostrez
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