La définition des perturbateurs endocriniens est pourtant une question importante, car seules les substances déclarées en tant que telles sont susceptibles d’être interdites.
Les perturbateurs endocriniens, de quoi s’agit-il ?
Un perturbateur endocrinien est une molécule qui mime, bloque ou modifie l’action d’une hormone et perturbe le fonctionnement normal d’un organisme. Il peut provoquer des cancers, des malformations, l’obésité ou encore l’infertilité. Par ailleurs, si les effets néfastes peuvent se voir directement sur les personnes exposées, pour d’autres molécules l’effet est capable traverser les générations.
Les exemples de substances jugées comme étant des perturbateurs endocriniens sont pourtant connus par les consommateurs et certains entrent, aujourd’hui encore, dans la composition de produits que nous utilisons au quotidien. Bisphénol A, parabènes, phtalates… : des noms qui font peur rien qu’en les entendant. De nombreux organismes sanitaires, comme l’Inserm ou l’Anses, dénoncent d’ailleurs la dangerosité de ces molécules et préconisent un étiquetage « perturbateurs endocriniens » (PE).
La définition, une étape clé
Mais pour pouvoir officiellement déclarer telle ou telle molécule comme étant un perturbateur endocrinien en évitant de sombrer dans l’arbitraire, il faut avoir une définition claire. Et c’est là que le bât blesse, car en dépit des réunions qui s’enchaînent, ce n’est toujours pas fait. En décembre 2015, la Commission a d’ailleurs été condamnée par la justice européenne pour ne pas avoir publié les critères scientifiques pour définir ces perturbateurs et proposé de mise à jour de la législation.
La Commission européenne estime aujourd’hui qu’une molécule ne peut être considérée comme un perturbateur endocrinien que si son mode d’action est bien identifié chez les vertébrés, et si le lien entre ce mode d’action et une pathologie est scientifiquement prouvé. Les experts de la santé lui reprochent une attitude laxiste et appellent au respect du principe de précaution.
Une nouvelle réunion sur le sujet entre la communauté scientifique et les fonctionnaires européens devrait se tenir avant l’été.
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