Si les chercheurs de l’Inserm ne sont pas eux-mêmes allés sur le terrain, dans le cadre de cette expertise, ils ont analysé 5.300 études scientifiques et autres documents : six pathologies grave dont trois types de cancer (prostate, lymphomes non hodgkiniens, myélomes multiples), maladie de Parkinson, troubles cognitifs et une maladie respiratoire évolutive peuvent être en lien avec l’exposition aux pesticides.
L’exposition des mères en période prénatale à l’origine d’un grand éventail de troubles chez l’enfant
Troubles du développement neuropsychologique et moteur de l’enfant, troubles cognitifs et anxiodépressifs de l’adulte, maladies neurodégénératives, cancers de l’enfant et de l’adulte, troubles respiratoires, pathologies de la thyroïde, endométriose… Les différents pesticides, dont le glyphosate et le chlordécone, jouent un rôle plus ou moins important dans l’apparition de ces maladies.
Dans leur expertise, pour chacune des substances actives et chacune des maladies, les chercheurs de l’Inserm livrent leur présomption de lien, classée forte (++), moyenne (+) ou faible (±). Ces résultats ont ensuite été mis en perspective avec ceux des études toxicologiques, afin d’évaluer la plausibilité biologique de ces liens.
S’agissant de la maladie d’Alzheimer, des troubles anxiodépressifs, de certains cancers (leucémies, système nerveux central, vessie, rein, sarcomes des tissus mous), de l’asthme et des pathologies thyroïdiennes, les chercheurs énoncent une présomption de lien moyenne. Et ce, uniquement chez les professionnels qui manipulent des pesticides.
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Au sujet des leucémies de l’enfant en particulier, les chercheurs pointent l’importance de l’exposition de la mère pendant la grossesse et même de l’exposition professionnelle du père en période préconceptionnelle.
Concernant les leucémies aiguës, même une exposition aux pesticides de jardin (autorisés pour un usage non professionnel) pendant la grossesse de la mère est un facteur de risque, avec un lien qualifié de fort.
Même des pesticides de jardin peuvent être à l’origine de problèmes de santé
S’agissant des tumeurs du système nerveux central (autrement dit, des tumeurs du cerveau), le lien entre l’apparition de cette maladie et l’exposition des parents pendant la période prénatale est même qualifié de fort par les chercheurs.
L’exposition du jeune enfant est elle aussi un facteur important et ce, quelle que soit la famille de pesticides.
Quant aux troubles du développement neuropsychologique et moteur de l’enfant, l’exposition professionnelle ou environnementale des mères pendant la grossesse est en cause.
L’ensemble des données sur les présomptions de liens entre substances actives et maladies sont disponibles sur le site de l’Inserm. D’ailleurs, une étude publiée en février 2021 rapportait déjà une hausse vertigineuse des intoxications et décès dus aux pesticides.
Quant aux perspectives de la recherche dans ce domaine, les chercheurs de l’Inserm recommandent de se pencher sur les effets indirects de certains pesticides sur la santé humaine par le biais des effets sur les écosystèmes.
Illustration bannière : Les pesticides sont à nouveau pointé du doigt pour les dangers qu’ils font courir à la population – © Piyaset
A lire absolument
J’aime beaucoup vos articles et cela me permet de mieux comprendre les effets néfastes liés à l’utilisation des pesticides sur la santé humaine. Je suis au Tchad et agronomes de formation. Dans le cadre de mon mémoire en vue de l’obtention d’un Master en Développement durable et gestion de l’environnement, je travaille sur les effets socio-économiques et environnementaux de l’usage des pesticides en maraichage le long du Fleuve Chari à N’Djamena au Tchad.
Dans mon travaille je n’ai pas des matériels adéquats nécessaires pour faire des analyses afin d’identifier les résidus, ou traces des pesticides sur les aliments. Par conséquent mon travail consiste simplement à relever par le billais d’une enquête auprès de trois catégories de personnes: auprès des maraichers qui utilisent diverses formes de pesticides, auprès des médecins et responsables des centres de santé pour recueillir leurs impressions sur les accidents ou pathologies liés à l’usage des pesticides, mais aussi auprès des consommateurs pour apprécier s’ils sont conscients des dangers qu’ils courent en consommant les produits maraichers dont les pesticides ont servis d’intrants de production. C’est pourquoi vos articles m’intéresse particulièrement. Merci beaucoup et n’hésitez pas de m’envoyer d’autre documents relatifs aux dangers des pesticides.