Une étude britannique, menée conjointement par les Universités de Coventry et Oxford en Grande-Bretagne et publiée au Journal de Gerontology le 21 juin dernier, a permis de faire un lien entre une activité sexuelle régulière et de meilleures capacités cognitives. Une belle invitation pour les séniors à ajouter les ébats amoureux à l’arsenal anti-démence !
Le sexe après 50 ans, un allié pour une meilleure santé cérébrale
De précédentes études avaient déjà montré que le lien social, l’activité physique et l’entrainement de la mémoire par différents apprentissages permettaient de lutter contre le déclin cognitif. À présent, on sait aussi que faire l’amour régulièrement permet de mieux secréter certaines neurohormones comme la dopamine, qui influe entre autre sur la mémoire et les fonctions exécutives des personnes âgées, ainsi que l’ocytocine, l’hormone de tous les attachements.
Cette nouvelle étude montre donc que les hommes et les femmes âgés de plus de 50 ans qui ont des relations sexuelles fréquentes voient leur cerveau mieux fonctionner. Ce lien de cause à effet sur la santé cérébrale concerne aussi bien les relations sexuelles, la masturbation et que le fait de se caresser, précise l’étude(1).
La fluidité verbale et les capacités visuo-spatiales améliorées
Pour en arriver à ces conclusions, 73 participants (28 hommes et 45 femmes) âgés de 50 à 83 ans, sexuellement actifs ou non, sans antécédents de démence, de troubles de la mémoire ou de lésions cérébrales, ont accepté de documenter leur vie sexuelle, en répondant à un questionnaire sur leur santé et leur mode de vie. Sans vraiment entrer dans les détails, ils devaient signaler s’ils avaient eu un rapport sexuel, que ce soit à deux ou en solitaire, une fois par semaine, par mois ou jamais. Ensuite, ils ont passé un test d’évaluation de leurs capacités cérébrales.
Les chercheurs ont testé la fluidité du langage, en leur demandant de citer autant d’animaux que possible en 60 secondes, ou le plus de mots commençant par la lettre F. Les participants à l’étude ont aussi dû recopier un motif complexe et dessiner le cadran d’une horloge de mémoire.
Les résultats sont sans appel : que ce soit sur le plan de la fluidité verbale ou des capacités visuo-spatiales, ce sont les seniors les plus actifs sexuellement qui s’en sont sortis le mieux. Autrement dit, ils sont plus capables que les autres de percevoir des objets dans l’espace, mais surtout appréhender correctement l’espace qui les sépare. En revanche, les résultats ne montrent pas de lien entre l’activité sexuelle et l’amélioration de l’attention, de la mémoire ou du langage.
L’étude montre également un lien fort entre la fréquence des relations sexuelles et le genre, puisque tous les participants ayant déclaré avoir peu de relations sexuelles au cours des 12 derniers mois sont des femmes. Parmi ceux qui signalent des relations sexuelles mensuelles, un peu plus d’un tiers sont des hommes (34,6 %), tandis que dans les rapports hebdomadaires, la fréquence semble répartie plus uniformément (51,4 % d’hommes).
Alors, Seniors, surtout ne vous privez-pas : batifolez autant que vous le souhaitez, c’est bon pour vous !
Illustration bannière : Seniors amoureux – © Goodluz
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