Alors que beaucoup d’entre nous sont familiers avec la procrastination et ses pièges, le concept de précrastination reste largement sous-estimé. Cette tendance à accomplir des tâches de manière précipitée, bien qu’elle puisse sembler productive, cache souvent des effets contre-productifs. La précipitation peut mener à des erreurs, une fatigue accrue, et un gaspillage de ressources. Voici pourquoi agir trop rapidement peut être tout aussi problématique que de ne pas agir du tout.
Un phénomène récent mais répandu
La précrastination, terme créé en 2014, désigne l’action de réaliser une tâche immédiatement pour s’en décharger mentalement, quitte à en payer le prix en termes d’effort ou de stress. Cette précipitation peut sembler bénéfique en surface, mais elle cache souvent une inefficacité sous-jacente. Par exemple, quelqu’un qui attend à la porte d’embarquement avec ses bagages bien avant l’heure prévue subit inutilement le poids de son attente, alors qu’il pourrait utiliser ce temps de manière plus relaxante.
Le concept a été illustré par une étude de David Rosenbaum, professeur de psychologie, où des individus devaient transporter des seaux de centimes. Lors de l’expérience, les individus étaient confrontés à deux options : deux seaux chargés de centimes situés à différentes distances. Plutôt que de choisir l’option logiquement moins fatigante, la majorité optait pour le seau le plus proche, augmentant ainsi leur charge physique simplement pour réduire leur charge mentale. Cet exemple démontre comment la précrastination peut nous pousser à des choix inefficaces.
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Quand la précipitation nuit à l’efficacité
Il faut savoir distinguer les moments où agir vite est judicieux de ceux où cela pourrait nous desservir. Nettoyer à fond sa salle de bain au lieu de s’attaquer à un essai urgent n’est pas de la précrastination mais de la procrastination. Cependant, achever rapidement des tâches moins prioritaires simplement pour les rayer de notre liste peut nous mener à gaspiller nos ressources.
Si vous vous reconnaissez dans cette tendance à la précrastination, il pourrait être sage de revoir votre gestion des tâches. Christopher Gehrig, professeur de psychologie, interrogé par The Guardian, recommande un équilibre entre ne pas tout remettre à plus tard et ne pas se précipiter pour tout finir immédiatement. Une planification efficace et une hiérarchisation des tâches peuvent vous aider à utiliser votre temps et votre énergie de manière plus judicieuse.
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Comment maîtriser la précrastination ?
La clé pour surmonter la précrastination réside dans une gestion avisée du temps qui allie priorisation et planification. Évaluer l’importance et l’urgence de chaque tâche permet de décider si l’action immédiate est nécessaire ou si elle peut attendre. Utiliser des outils comme des listes de tâches ou des agendas peut aider à visualiser quelles activités nécessitent votre attention immédiate et lesquelles peuvent bénéficier d’un délai supplémentaire. Cette approche permet non seulement d’éviter l’épuisement, mais aussi de s’assurer que les efforts sont concentrés là où ils sont vraiment nécessaires.
Une autre méthode efficace pour combattre la précrastination est d’apprendre à déléguer et à pratiquer la patience. Reconnaître que certaines tâches peuvent être mieux réalisées par d’autres ou qu’elles bénéficieront d’une réflexion plus approfondie peut libérer du temps et de l’énergie. Cette délégation aide également à développer la confiance dans les capacités d’autrui, tout en cultivant la patience nécessaire pour attendre le moment optimal pour entreprendre ou achever un projet. Ces compétences sont essentielles pour équilibrer efficacement les demandes professionnelles et personnelles sans succomber à l’urgence non justifiée.
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