Protections périodiques : bientôt plus de transparence dans la composition

Un décret annoncé pour l’année 2022 devrait améliorer l’information concernant la composition des protections périodiques qui présentent de nombreuses traces de produits chimiques parfois nocifs.

Rédigé par Paolo Garoscio, le 14 Mar 2022, à 10 h 30 min
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Les associations de défense des droits des femmes demandaient cette mesure depuis des années, surtout depuis qu’ont été répertoriés de plus en plus de problèmes et de chocs toxiques : le détail des produits utilisés dans la fabrication des protections périodiques, comme les serviettes hygiéniques et les tampons. Le gouvernement a donc décidé d’obliger les fabricants à faire preuve de transparence.

Les protections périodiques : potentiellement toxiques

Alors qu’elles sont utilisées par plus de 15 millions de personnes en France chaque mois, comme le rappellent les associations Règles élémentaires, Georgette Sand ou encore la Fondation des femmes, les protections périodiques ne bénéficiaient pas d’une législation contraignante. Les fabricants n’avaient aucune obligation de mentionner dans le détail les produits utilisés pour les fabriquer et donc présents dans leur composition, alors qu’il s’agit de produits potentiellement toxiques.

Comme nombre de produits de fabrication industrielle, les protections hygiéniques subissent de nombreux traitements visant à en améliorer l’aspect ou l’efficacité. Mais ces produits peuvent conduire à des réactions allergiques graves.

De plus, les protections hygiéniques présentent un risque de ce qu’on appelle le choc toxique, tout particulièrement dans le cas des tampons dont l’usage est interne. Ils s’agit d’une infection liée à la bactérie Staphylocoque doré qui peut être grave voire mortelle.

Depuis quelques années, les associations ainsi que les personnes qui ont été victimes de ces chocs toxiques alertent les pouvoirs publics sur la dangerosité sous-estimée de ces produits.

Plus de transparence dans la composition, mais pas totalement

protections périodiques

Des substances potentiellements toxiques dans les protections périodiques – © MasAnyanka

Selon les informations de Libération, qui a pu assister à un échange entre les associations et le ministère de la Santé, le gouvernement prépare un décret pour la fin de l’année 2022. Objectif : contraindre les fabricants de protections hygiéniques à plus de transparence.

Une fois le décret publié, les produits entrant dans la fabrication des protections hygiéniques seront marqués sur les boîtes, permettant aux personnes les utilisant de faire leur choix en toute connaissance de cause. Et il sera également question d’une meilleure information sur les risques de choc toxique, encore méconnu.

Mais les associations jugent, selon les informations de Libération et FranceInfo, que cette nouvelle réglementation pourrait aller plus loin. Le décret prévoit en effet de la transparence de la part des fabricants, mais uniquement au niveau des produits qu’ils utilisent au moment de la transformation. Aucune obligation d’affichage ou évolution dans la réglementation ne semble annoncée pour les étapes en amont de la fabrication, par exemple dans la culture du coton utilisé pour les protections périodiques.

Illustration bannière : Les fabricants vont devoir indiquer la composition des protections périodiques – © Indi Photostudio
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Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.

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