Même quand il s’agit de leur santé, les femmes peuvent être victimes de sexisme et se retrouver avec un mauvais diagnostic. Pire, une étude canadienne révèle que, lorsqu’elles se font opérer par un homme, elles ont plus de risques de mourir ou de présenter des complications post-opératoires.
Des erreurs de diagnostic
Jusqu’où peut aller le sexisme ? La question mérite d’être posée notamment quand on la situe sur le plan médical.
Plusieurs femmes, dont il est difficile de connaître le nombre, ont en effet connu des erreurs de diagnostic qui auraient pu leur être fatal parce qu’elles ont eu affaire à un homme. Dernier témoignage en date, celui de Hannah Catton, une Anglaise de 24 ans qui vit en Australie.
Depuis deux ans, la jeune femme se plaignait de différents maux – ballonnements, règles irrégulières, infections urinaires à répétition, fatigue, douleurs abdominales – et se retrouvait systématiquement avec la même réponse de la part des différents médecins qu’elle avait consultés : perdre du poids et gérer son stress.
Posé par des hommes, ce diagnostic s’est avéré totalement faux le jour où, à la suite d’un malaise, on lui a découvert une tumeur ovarienne de 2,5 kg.
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Les femmes ont plus de risques de mourir
En creusant un peu le sujet, on s’aperçoit que de nombreuses femmes ont été victimes d’errance médicale. Elles se sont retrouvées avec un mauvais diagnostic ou un retard de diagnostic parce que le médecin était un homme.
Ce phénomène a fait l’objet d’une vaste étude publiée dans la revue médicale JAMA en décembre 2021(1). Pour la mener, les chercheurs ont analysé les dossiers médicaux d’1,3 million de patients traités par presque 3.000 chirurgiens en prenant en compte le sexe de chacun.
Résultat, les femmes ont 32 % de risques en plus de mourir quand elles sont opérées par un homme. Elles ont aussi 15 % de risques supplémentaires de souffrir de complications post-opératoires que les hommes.
Concernant les hommes opérés par des femmes, l’étude révèle qu’ils n’ont pas de risques en plus.
Des préjugés sexuels implicites
Selon Angela Jerath, épidémiologiste à l’Université de Toronto et principal auteur de cette étude, il est peu probable que les différences techniques entre les chirurgiens masculins et féminins expliquent ces résultats « car les deux sexes suivent la même formation médicale technique », rapporte The Guardian.
Les « préjugés sexuels implicites », selon lesquels les chirurgiens « agissent sur la base de préjugés, de stéréotypes et d’attitudes subconscients et profondément ancrés », peuvent être une explication possible, a-t-elle ajouté.
En plus du sexisme, il existerait d’autres explications. « Les différences entre les hommes et les femmes en matière de communication et de compétences interpersonnelles, qui se manifestent dans les discussions des chirurgiens avec les patients avant l’opération, peuvent également être un facteur », a souligné le médecin.
« Les différences entre le style de travail, la prise de décision et le jugement des médecins hommes et femmes » sont également une explication.
Visiblement, il n’y a donc pas qu’en France que le sexisme s’est solidement ancré dans l’exercice de la médecine !
excellent j’ai déjà vue des choses débiles et fausse mais là on atteints les sommés !