Les tests ADN réalisés par un laboratoire mandaté par 60 millions de consommateurs dévoilent la présence de viandes non mentionnées sur les étiquettes. Une traçabilité incertaine qui s’ajoute à une qualité variable et des compositions parfois trompeuses.
Grillades : l’absence d’additifs « E » ne garantit pas une composition saine
Alors que s’ouvre la saison des grillades, les Français sont nombreux à se demander, à juste titre, si les merguez, chipolatas et « saucisses » sans viande qui sont disponibles dans le commerce sont vraiment faits d’ingrédients qu’on s’attend à trouver. Le magazine 60 millions de consommateurs a passé au crible 12 merguez, 11 chipolatas de marques nationales et distributeurs, ainsi que 6 références végétariennes. Les résultats montrent une présence fréquente d’additifs, notamment des conservateurs et colorants, même dans les saucisses végétales. Certains additifs comme le carmin E120, un colorant allergène, et des gommes perturbatrices du microbiote (E461, E410, E415) sont régulièrement retrouvés. L’absence d’additifs dans certaines références ne garantit pas une composition plus saine : des ingrédients « technologiques » non déclarés comme conservateurs peuvent être utilisés, induisant le consommateur en erreur.
Les saucisses végétales, bien qu’elles soient des alternatives plus saines, ne sont pas exemptes de reproches. La présence de texturants et d’antioxydants est courante, certains étant suspectés de provoquer des troubles de santé. La transparence sur les ingrédients reste un défi majeur pour les fabricants, souvent accusés de pratiquer un « clean label » trompeur.
Des sucres cachés et des viandes d’origines parfois surprenantes
Sur les 23 produits testés, seules trois chipolatas n’intègrent pas de sucres ajoutés comme le saccharose ou le sirop de glucose. Ces ingrédients, utilisés pour masquer l’amertume et améliorer la conservation, posent question quant à leur nécessité dans des produits carnés. La diversité des viandes utilisées est également frappante : si les chipolatas sont exclusivement de porc français, les merguez mélangent boeuf et mouton, parfois avec des origines étrangères. La présence d’ADN de porc dans des merguez « vraies » à base de boeuf et de mouton a même conduit 60 millions de consommateurs à déclasser certaines références. L’utilisation de boyaux naturels de mouton n’a pas empêché la détection d’ADN de mouton dans des merguez de boeuf, révélant une contamination croisée fréquente.
Les saucisses végétariennes, composées principalement de légumineuses et de céréales, se démarquent par leur teneur réduite en matières grasses et leur apport protéique. Toutefois, leur prix reste plus élevé que les versions carnées, un paradoxe pour des produits censés être plus accessibles et écologiques. La provenance des ingrédients est souvent floue, rendant difficile une évaluation précise de leur impact environnemental.
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