Fin novembre 2017, un réseau d’académiciens européens recommandait aux pouvoirs publics d’inciter à une moindre consommation de poissons de grande taille (saumon, thon etc.) et à une consommation plus importante de petits poissons et d’algues.
Le CO2 empêche la croissance de mollusques et fait peser une menace sur l’alimentation des poissons
Selon un rapport du SAPEA (Science Advice for Policy by European Academies), augmenter la consommation humaine de poissons comme le thon ou le saumon n’est pas viable. Alors, pour satisfaire les besoins humains en nourriture, de plus en plus importants du fait de la croissance de la population, les académiciens recommandent d’introduire dans notre alimentation davantage de petits poissons, de mollusques et… d’algues !
Les océans ne sont plus ce qu’ils étaient il y a 100 ans : depuis le début de l’ère industrielle, ils ont absorbé des quantités importantes de CO2. Une fois dans l’eau, ce gaz entre dans une série de réactions chimiques qui ont pour résultat la réduction de l’acidité de l’eau et de la concentration dans l’eau d’ions de carbonate qui sont essentiels à la croissance des squelettes extérieurs des coraux et des mollusques. Du fait de cette insuffisance, ces créatures ont aujourd’hui des squelettes de moindre taille. Résultat : les poissons ont moins de nourriture et peinent à se reproduire.
Cycle alimentaire : la hausse des températures change tout
Dans ces conditions, les scientifiques jugent prudent de réduire la consommation de poissons de grande taille pour laisser leurs populations augmenter, et de réorienter la consommation humaine des produits de la mer vers les petits poissons et les algues. Les populations de ces derniers sont beaucoup plus faciles à restaurer et ce, pour deux raisons. Tout d’abord parce que la température des océans monte, ce qui incite les grands poissons habitués à des températures moins élevées à migrer vers le nord, mais accroît les populations des petits poissons pour qui les eaux chaudes sont au contraire bénéfiques.
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Par ailleurs, les températures plus élevées et la présence plus importante de CO2 dans l’eau contribuent à la croissance d’algues, dont ces petits poissons se nourrissent. Et en poussant ce raisonnement un peu plus loin, on devrait même consommer davantage d’algues. Les scientifiques rappellent que les algues font fait de l’alimentation humaine depuis la nuit des temps, or aujourd’hui seuls 35 pays en cultivent et en commercialisent.
Illustration bannière : Algues Laminaria – © Kichigin
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