Depuis la loi de 2005, les gouvernements successifs ont contribué à l’amélioration de l’accueil des enfants en situation de handicap. Les résultats sont encourageants, le nombre d’élèves en situation de handicap scolarisés dans les établissements scolaires a quasiment triplé, passant d’environ 118.000 en 2006 à plus de 340.000 élèves en 2018 date à laquelle le gouvernement a lancé le projet École inclusive.
Une rentrée compliquée pour de nombreux enfants en situation de handicap
Pour cette rentrée 2019, environ 340 000 élèves en situation de handicap seront scolarisés dans les écoles publiques et les établissements privés relevant du ministère de l’Éducation nationale dans cette école dite « inclusive » c’est-à-dire l’école ordinaire, contrairement aux centres d’accueil spécialisés.
Et pourtant, bon nombre d’enfants n’ont encore aucune solution d’accueil à l’école ou suivront une scolarisation inadaptée à leur situation. Certaines familles sont toujours en attente d’un(e) Auxiliaire de vie scolaire (AVS) alors que la Commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées leur en a reconnu le besoin.
À quelques jours à peine avant la rentrée les enfants ne savent toujours pas s’ils pourront rejoindre cette année les bancs de l’école qu’il fréquentait pourtant jusqu’au mois de juin dernier. En cause ? Le manque de personnel pour les accompagner.
Une pénurie d’assistants de vie scolaire en France
Le problème réside bien dans le décalage entre ce qu’il se passe sur le terrain et les déclarations du gouvernement, en particulier du ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer et de la secrétaire d’État chargée des personnes handicapées, Sophie Cluzel. Ces derniers aspirent à des parcours personnalisés, à la carte, pour ces enfants, dans le cadre de l’école ordinaire.
Dans la pratique, cela représente le plus souvent un parcours du combattant pour les parents qui doivent jongler entre le suivi médical de leur enfant dans des structures spécialisées et les quelques heures d’école – si et seulement si ce dernier a la chance d’avoir un assistant de vie scolaire (AVS) à ses côtés. Avec 20.000 enfants supplémentaires scolarisés en milieu ordinaire cette année, les parents sont inquiets.
Le ministre annonce 4 500 nouveaux emplois d’accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) seront créés cette année. Ce n’est pas encore assez et, faute de données, on peine à connaître le nombre exact de postes qu’il faudrait encore créer pour répondre à la demande.
Les associations vent debout pour défendre le droit des élèves handicapés
Pourquoi manque-t-on à ce point d’AVS en France ? Le travail est peu ou pas reconnu, les formations manquent et les salaires sont peu attractifs. Autre problème dénoncé par les associations concernées et les familles d’enfants en situation de fragilité physique ou mentale : le trop grand décrochage entre l’accueil des enfants en situation de handicap de la maternelle au primaire et l’entrée au collège.
Votre enfant est en situation de handicap et sans solution scolaire adaptée, faites-le savoir ! postez votre témoignage sur le site marentree.org
La loi pour l’égalité des droits et des chances du 11 février 2005 contient de nombreuses promesses, hélas, pas toujours réalisées ou réalisables sur le terrain. Cette situation entraîne la grogne des parents qui doivent parfois abandonner leur emploi pour s’occuper à domicile et à temps plein de leur enfant non scolarisé.
Illustration bannière : Scolariser un enfant en situation de handicap : un véritable combat – © Joanna Dorota
C’est un probleme serieux. Tant du côté des parents que des enseignants. Parcours du combattant pour les parents, mais parcours tres lourd pour les enseignants qui ne sont pas du tout secondés par les AVS ET AESH, mal formés et souvent déphasés par les problèmes de l’enfant, surtout du point de vue psychologique. Il faut bien sûr l’égalité des chances mais attention de ne pas tomber dans l’exces contraire.
Il faut de sérieuses consultations entre tous les acteurs.