La politique commune de la pêche, un échec écologique et économique
Selon un centre de recherche anglais, la New Economics Foundation, dans le rapport «Jobs lost at sea » (Emplois à la mer), la surpêche qui sévit en Europe depuis des dizaines d’années coûte très cher à l’UE.
La surpêche en Europe entraînerait la perte de plus de 100.000 emplois par an, dont 83.000 dans les 27 États de l’Union. De quoi stimuler l’envie de préserver, puis de restaurer, la ressource en poisson.
Selon cette étude, restaurer les stocks de 43 espèces de poissons -parmi les 150 présentes en Europe- à leur « taux maximal d’exploitation durable » permettrait d’augmenter de 3,5 millions de tonnes le volume de poissons en vente en Europe.
Gros avantage, cette opération ferait économiser l’équivalent de 3 fois le montant total des aides européennes, soit 3,2 milliards € en Europe et notamment 1,8 Mds € directement pour les 27 États de l’UE. Pourquoi ?
Parce-que la pression excessive sur les stocks de poissons entraine la baisse de leur taille et fait que de moins en moins de poissons sont capturés. Cela crée une toujours plus grande dépendance des pêcheurs aux subventions et aux aides financières de l’Union.
Les poissons qui perdent le plus de potentiel
Au global ; restaurer les stocks permettrait d’augmenter la valeur des prises de 81 % dans l’Union et de doubler cette valeur pour la plupart des pays.
- La morue (cabillaud) est l’espèce la plus menacée par la surpêche, avec une perte de 970.000 tonnes par an par rapport au volume qui pourrait être pêché si les stocks étaient correctement gérés.
- L’églefin est également très menacé et perd 378.000 t/an,
- Le hareng perd 854.000 t/an,
- Le merlan perd 834.000 t/an.
La première solution proposée par Jobs lost at sea consiste à réduire le volume des captures : réguler les captures permettrait aux pêcheurs de gagner plus avec moins de travail et surtout de protéger les poissons de la surexploitation.
Reconstituer les stocks de poissons
Il faut savoir que reconstituer les stocks de poissons est déjà une obligation légale. Cette obligation est inscrite par la Loi sur la mer de la convention des Nations unies et le Plan d’application du sommet de Johannesburg de 2002, signé par la Communauté européenne et par la Russie, l’Islande, la Norvège, avec des objectifs à atteindre d’ici 2015. Il faudrait juste l’appliquer.
L’échec d’une politique
La politique commune de la pêche avait donc pour but de répondre à une demande qui augmente de 2 % par an. Or comme le montre la « Fish dependance day », c’est raté.
Seule voire soutenable à terme, une pêche beaucoup plus durable, qui respecte les limites biologiques du poisson. Sans doute, les arguments économiques du rapport « Emplois à la mer » vont-ils peser sur les débats.
Sortir de la vision économique à court terme menée depuis 25 ans
L’enjeu est désormais clair et on attend beaucoup de la réforme de la pêche en Europe, attendue pour le 1er janvier 2013.
Cette réforme, expliquée dans un texte de juillet 2011, devrait établir la « durabilité écologique» comme principe cardinal. Le Conseil et le Parlement devraient, selon Ocean 2012 (4), définir les critères écologiques et sociaux à prendre en compte dans le cadre de l’attribution d’accès aux ressources de la pêche.
La primauté des évaluations des scientifiques
Les organismes scientifiques auront un rôle déterminant en indiquant les ressources de poisson disponibles et les limites Maximales de poissons autorisées : leurs évaluations serviront de base aux quantités que l’on peut pêcher.
Peut-on y croire ? On peut en douter quand on voit ce qui se passe pour le thon en Méditerranée par exemple.
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(1) Massacre en mer : la france n’a plus de poissons (1)…
(2) Entourée par ses 66 318 km de côtes, l’Union doit 40 % de son PIB à ses régions maritimes.
(3) Le rapport à télécharger gratuitement ( 1.06MB )
(4) Voir la coalition Ocean 2012 (123 membres), créée peu après la publication du Livre vert de la Commission européenne d’avril 2009 sur la réforme de la PCP : http:// assets.ocean2012.eu/publication_documents/documents/157/original/analyse-du-projet-de-reforme-de-la-pcp.pdf
l’alarme est tirée depuis longtemps, de nombreuses associations se battent et les scientifiques prévoient qu’il n’y aura plus un poisson comestible dans l’océan en 2042 si la pression reste la même que celle qui est aujourd’hui pratiquée. Arrêtons de pêcher les poissons pendant leur période de reproduction, laissons les atteindre la vie adulte et se reproduire pour assurer leur reproduction. Nous avons réussi avec une pêche intensive des stocks, à détruire complètement l’empereur, un poisson qui vit longtemps (jusque 100 ans) et se reproduit tardivement et peu…Ce qui se passe aujourd’hui dans les océans est dramatique, la pêche profonde est une arme de destruction massive de nos océans mais… c’est loin, c’est profond et cela ne se voit pas….. jusqu’au jour où tout le monde va tomber de l’armoire car l’homme aura réussi à détruire une ressource offerte par la planète qui se développe toute seule. Bravo !
Et quid des petits pécheurs qui n’ont plus rien à pêcher près des côtes, et qui bien sûr n’ont pas tout l’armada de guerre des chalutiers profonds…. que peuvent-ils faire pour subvenir à leurs besoins et quelle alternative ont-ils pour vivre au quotidien?
j’ai toujours entendu dire qu’il ne fallait pas pêcher les poissons trop petit car ils ne s’étaient pas encore reproduit. Alors on a pêché les gros ceux qui se reproduisaient Encore une belle connerie de la règlementation européenne. sachez que les poissons pondent parfois jusqu’a un million d’oeuf par kilo soit 20 kilos 20 million. cherchez l’erreur et arrêter de laisser croître la population mondiale.ou il faudra bouffer les morts.
l’alarme est donnée depuis très longtemps, des peuples ont réagi en mettant toute une infrastructure en place, grâce à leur pugnacité ils ont réussi à avoir de nouveau du poisson qui avait disparu de leur mer. Prenons un peu le temps de voir ce qui se fait dans le monde, essayons d’être raisonnable, adaptons le progrès à nos besoins.
Enfin des décisions qui vont dans le bon sens.
Mais ce qui n’empêche pas de faire preuve de bon sens à un niveau plus individuel aussi, en mettant moins de poissons et de viandes dans nos assiettes.
Pour notre part par exemple (famille de 4 personnes), nous consommons du poisson maximum 1x/semaine voire moins souvent(moins de 500gr) et de la viande 2 à 3x/semaine (moins d’1kg au total).
Cela nous suffit largement.
La conscience et l’éducation sont des sources de progrès et chacun peut et doit faire sa part, tel le colibri.
Super inquietant ce tablo de la peche
Op