Maigrir, une obsession contemporaine, bien au-delà parfois de véritables raisons de santé ? Pour autant, pas sûr que calculer son Indice de Masse Corporelle soit le meilleur des réflexes…
Surpoids : l’IMC n’est pas toujours fiable
La récente émission de télévision baptisée « Opération renaissance » aura fait parler d’elle, en retraçant le difficile parcours de personnes obèses. Réunis autour du hashtag « #Pasmarenaissance », le collectif Gras Politique a d’ailleurs tenu à rappeler, dans une pétition diffusée en ligne, que « l’obésité est une maladie chronique et multi-factorielle qui ne devrait aucunement être instrumentalisée au profit d’un docu-réalité ». Comme il le rappelle, « les opérations de chirurgie bariatrique, dont il est question dans l’émission, tels le by pass ou la sleeve gastrectomie, consistant à retirer une grande partie de l’estomac et à provoquer un dysfonctionnement de l’absorption des nutriments, sont des opérations graves et impactantes, qui ne devraient pas être banalisées. »
Notre tribune à lire ici :#PasMaRenaissance https://t.co/1C3Tbs8F4L
— Gras Politique (@GrasPolitique_) January 8, 2021
En cause également, au fond : un certain culte contemporain de la minceur, qui aura eu pour dommage collatéral de vulgariser, banaliser à outrance le fait de calculer son IMC, le désormais célèbre Indice de Masse Corporelle. Une méthode qui ne date en réalité pas d’hier, puisque son invention remonte tout de même à 1832 et à Adolphe Quetelet, mathématicien belge, mais aussi l’un des fondateurs de la statistique moderne.
Suivre l’évolution de la courbe de corpulence
Cette méthode, si elle peut avoir un intérêt indicatif, notamment quand il s’agit de fixer un dosage ou une posologie pour un traitement, manque en revanche franchement de précision. Pour mémoire, il s’agit de diviser le poids par la taille au carré. Mais un tel calcul ne prendra en fait absolument pas en compte ni votre masse musculaire, ni votre masse osseuse. Il convient donc de recouper cet outil somme toute dépassé en fonction d’autres critères et paramètres.
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Dit autrement, le seul ratio taille/poids obtenu grâce à l’IMC ne suffit en rien pour juger de la bonne forme générale d’un patient. Ainsi, cet indice ne prend pas non en compte ni les différences entre femmes et hommes, ni l’influence du vieillissement. Mieux vaut donc, avec un spécialiste en alimentation et nutrition, étudier les besoins nutritionnels réels d’une personne, et l’accompagner dans sa perte de poids en suivant l’évolution de sa courbe de corpulence. Augmente-t-elle lentement mais sûrement avec l’âge ? Constate-t-on des changements brusques ?
La mesure du tour de taille, très efficace
L’Indice de Masse Corporelle (IMC) est d’autant moins fiable quand il s’agit évaluer le surpoids et les risques pour la santé après le cap des 60 ans. Ainsi, une personne de plus de 60 ans avec un indice de masse corporel (IMC) compris entre 25 et 35, et donc en théorie en surpoids ou obèse, peut présenter moins de risque pour sa santé qu’une personne avec un IMC inférieur à 25. En effet selon les critères établis par l’Organisation mondiale de la santé, un IMC entre 20 et 24 correspond à un poids normal. Un IMC inférieur à 18 serait trop maigre, et un indice entre 25 et 29 correspond à de l’embonpoint, l’obésité étant au-delà de 30.
Mais comment faire autrement que d’avoir recours à l’IMC ? Une méthode utile et efficace est notamment la mesure du tour de taille. Il devrait être inférieur à 88 cm chez une femme et 103 cm chez un homme.
Le ratio tour de taille/tour de hanche.
Divisez votre tour de taille en centimètres par votre tour de hanche en centimètres. Si votre poids est adapté, le résultat doit être inférieur à 0,85 chez une femme et à 0,90 chez un homme.