Annoncée puis reportée plusieurs fois, la fin de la prise en charge intégrale des téléconsultations interviendra finalement le 30 septembre 2022.
Téléconsultations : se faire délivrer un arrêt de travail est étonnement facile
Les téléconsultations de médecins généralistes, mais aussi de spécialistes, connaissent un boom. La tendance a été amorcée avec l’arrivée sur le continent européen de l’épidémie de Covid-19 : à l’époque, afin de permettre aux Français de rester chez eux, le gouvernement avait décidé que la Sécurité sociale prendrait intégralement en charge les téléconsultations. Fin 2021, dans un « contexte de reprise épidémique », cette disposition a été prolongée. Puis, au début de l’été 2022, François Braun, l’auteur d’une « mission flash » sur les urgences et les soins non programmés, devenu par la suite ministre de la Santé, a préconisé de maintenir cette indemnisation intégrale jusqu’à la fin de l’été 2022.
Si ni l’exécutif ni l’Assurance maladie ne souhaitent rembourser intégralement les téléconsultations, c’est parce que ce mode d’accès à un médecin est générateur de nombreux abus. Dans le dernier numéro diffusé le 4 septembre 2022, les journalistes de l’émission « Zone interdite » ont montré à quel point il est facile d’obtenir un faux arrêt de travail lors d’une téléconsultation. En parfaite santé, le journaliste a pu obtenir un arrêt d’une semaine « pour partir en vacances », que le médecin lui a ensuite renouvelé pour une seconde semaine au bout de 6 jours. À l’occasion de la seconde téléconsultation, le journaliste a par ailleurs obtenu un arrêt d’une semaine pour sa femme, afin qu’elle puisse le rejoindre en vacances.
Ce soir, Thomas Fatome, directeur général de l’Assurance maladie, fait trois annonces au sujet de la lutte contre la fraude à la Sécurité Sociale en exclusivité dans Zone Interdite.
« Fraudes à la Sécu : qui vole l’argent de notre santé ? »
📺 21.10 sur m6 pic.twitter.com/n1ugACTeZR— Zone Interdite (@ZoneInterdite) September 4, 2022
La part des téléconsultations dans l’activité globale d’un médecin est déjà limitée
Interviewé début septembre 2022 par Le Figaro, Thomas Fatôme, le directeur général de l’Assurance maladie, s’est dit au courant de ces abus. « C’est devenu le Far West, et il nous faut mieux réguler les pratiques. Certains patients n’hésitent pas à faire plusieurs téléconsultations dans la même journée pour obtenir l’arrêt de travail convoité. Nous voulons éviter ces dérives, sans brider la demande des patients ayant des difficultés d’accès aux soins », a-t-il déclaré. Il a rappelé par la même occasion qu’en vertu d’une convention signée en juillet 2021, la téléconsultation ne peut représenter plus de 20 % des actes réalisés par un médecin.
Autre piste, non encore mise en oeuvre mais sérieusement envisagée : l’Assurance Maladie prône la suppression de la prise en charge des arrêts de travail prescrits en téléconsultation lorsqu’ils n’émanent pas d’un médecin traitant.
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