Le chercheur marocain qui dope les antibiotiques avec des huiles essentielles

Le chercheur marocain, Adnane Remmal, a reçu le prix public de l’Inventeur 2017 décerné par l’Observatoire européen des brevets.

Rédigé par Nathalie Jouet, le 28 Jun 2017, à 10 h 35 min
Le chercheur marocain qui dope les antibiotiques avec des huiles essentielles
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Adnane Remmal a peut-être fait une découverte médicale majeure. En associant antibiotiques et huiles essentielles et en s’appuyant sur la médecine traditionnelle de son pays, ce professeur de biologie marocain a trouvé une solution pour lutter contre les bactéries récalcitrantes.

Utiliser les produits naturels pour traiter les maladies

Adnane Remmal, enseignant et chercheur en biologie à l’Université Sidi Mohamed Ben Abdellah de Fez, au Maroc, a conçu un « complément naturel » permettant d’augmenter l’efficacité de certains antibiotiques. Grâce à cette découverte, il a obtenu le prix public de l’Inventeur 2017 de l’Office européen des brevets. Après s’être inspiré des coutumes locales en matière de traitement des maladies, il a mis au point un médicament extrait de plantes qui renforce l’action des antibiotiques.

Ces antibiotiques à base d’huiles essentielles, correspondent à un « complexe moléculaire » que les mécanismes de résistance des bactéries ne peuvent pas reconnaître. « Un antibiotique fonctionne comme une clé qui ouvre une serrure. Si la bactérie mute, la serrure a changé, la clé ne sert plus à rien« , explique le chercheur dans une vidéo de présentation.

Un médicament commercialisé début 2018

Après 10 ans de recherches, les résultats sont concluants et ont attiré le laboratoire pharmaceutique marocain Sothema qui travaille actuellement sur la conception de ce médicament. Les essais cliniques sont lancés et sa commercialisation est prévue pour début 2018. Il s’agira du premier médicament 100 % marocain.

L’impact de ces recherches ne sera pas uniquement scientifique. En effet, elles pourraient également réduire les coûts importants de l’antibiorésistance. Le coût annuel de cette dernière sur le budget sanitaire mondial pourrait osciller entre 283 milliards et 984 milliards d’euros d’ici à 2050, selon un rapport de la Banque mondiale publié en 2016. Ce médicament à base d’huiles essentielles pourrait être utilisé dans le monde entier et répondre à cette problématique économique.

Illustration bannière : Le chercheur marocain Adnane Remmal à l’Université de Fès – © capture d’écran Youtube
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