En mai 68, il était interdit d’interdire. En 2018, à l’université de Manchester, il est désormais interdit d’applaudir. Décidément, les temps changent…
Applaudissements interdits à l’Université de Manchester : le son du silence
C’est Sara Khan, une représentante de l’Union des étudiants de la célèbre université britannique, qui l’explique : dorénavant dans tous les événements, les étudiants sont priés de privilégier l’applaudissement silencieux, inspiré de la langue des signes. Pourquoi une telle idée ? Pour ne discriminer personne…
En effet, selon l’Union des étudiants, les acclamations et autres applaudissements pourraient poser des soucis aux étudiants sourds, autistes ou souffrant de troubles sensoriels.
Par conséquent, afin que ces derniers ne s’excluent pas de facto de toute manifestation publique universitaire, l’association étudiante recommande, après avoir voté sur le sujet, que tous privilégient les applaudissements silencieux.
Les mains en l’air
De quoi s’agit-il exactement ? À l’exact opposé du désormais célèbre « clapping » islandais, l’applaudissement en langage des signes n’en est bien évidemment pas un : ce geste symbolique consiste à agiter les mains en l’air, sans aucun bruit.
L’Union des étudiants est-elle effectivement représentative de l’ensemble des inscrits à l’université ou, comme c’est souvent le cas des syndicats étudiants en France, n’en réunit-elle qu’une minorité ?
L’histoire ne le dit pas (encore), de même que l’on ne sait pas combien d’étudiants de l’université seraient potentiellement concernés par une situation de trouble, d’autisme ou de surdité.
Vu lors de Nuit Debout
Pour autant, cette idée est également connue de ce côté du « Channel ». En effet, ce type d’acclamation silencieuse a notamment été utilisé lors de l’occupation de la place de la République par le mouvement Nuit Debout, de même que lors de réunions de l’association Act Up.
Si l’idée a été vivement critiquée par certains à Manchester, « l’applaudissement en langue des signes encourage un environnement respectueux », a expliqué Sara Khan aux médias britanniques. Et au final, plus de fous, plus on rit non ?
Il me semble que cela discrimine les étudiants aveugles et malvoyants, du coup, non ?