L’association Stop VEO (violences éducatives ordinaires) lance une campagne de sensibilisation contre les violences éducatives au sein des familles.
Des violences encore trop courantes
En vue de la Journée internationale de la non-violence éducative, le 30 avril prochain, l’association Stop VEO Enfance sans violence lance un nouvel outil de sensibilisation et de prévention intitulé « Les violences éducatives, c’est grave Docteur ? »(1). « La violence éducative est l’ensemble des moyens violents qui sont utilisés, tolérés voire recommandés, pour faire obéir et éduquer les enfants » explique l’association.
En effet, même en 2019, les violences éducatives ordinaires (VEO) restent encore très largement employées au sein des familles.
Ainsi, 85 % des parents reconnaissent avoir recours à la fessée et 71,5 %, à des « petites gifles »(2). La moitié d’entre eux frapperaient leur enfant avant l’âge de 2 ans et les trois quarts, avant l’âge de 5 ans…
Or, rappelle Stop VEO Enfance sans violence, « de nombreuses études ont prouvé leurs méfaits sur la santé et le développement de l’enfant ainsi que leur inefficacité ». Ces violences qui peuvent sembler sans importance aux yeux de celles et ceux qui les commettent augmentent le risque de développer des troubles psychologiques (tels que l’anxiété ou la dépression) et somatiques (tels que les pathologies cardiaques, auto-immunologiques et cancéreuses). Elles augmentent aussi le risque de développer des comportements agressifs ou d’en subir.
Des affiches et un kit explicatif
Cette initiative associative s’ajoute au plan interministériel mis en place en 2017 pour lutter contre les violences faites aux enfants, afin de promouvoir une éducation sans violence et soutenir les familles dans l’exercice de leur parentalité. Dans le Livret des parents, réalisé en partenariat avec la CNAF, un paragraphe est également consacré au danger des punitions corporelles et des humiliations. Il faut dire que les conséquences des VEO sur la santé physique et le développement psychologique des enfants sont considérables.
C’est pourquoi Stop VEO lance un outil de sensibilisation des familles aux violences éducatives ordinaires, qui sera mis à disposition chez les médecins et les professionnels de santé. Une affiche intitulée « Fessées, menaces, cris … et si on en parlait ? » invite le parent à se questionner et à interroger le professionnel de santé chez qui il prend connaissance du message.
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En sus de cette affiche, des dépliants en libre service viseront à informer les parents des conséquences de ces VEO. Ils présentent les dernières recherches en neurosciences, exposent des témoignages et explorent des pistes pour agir autrement. Au total, 50.000 flyers et 2.000 affiches ont déjà été imprimés et diffusés.
Ce kit de sensibilisation, inédit en France, est d’ores et déjà proposé aux professionnels de santé, directement ou en partenariat avec des villes ou collectivités locales. Reste à voir maintenant si, en parallèle, la proposition de loi visant à interdire les violences éducatives ordinaires sera ou non votée par le Sénat et l’Assemblée nationale.
Illustration bannière : Un père criant sur son enfant – © Yolena Yakobchuk
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