Viticulteur passionné mais pas borné
Aujourd’hui, Denis Robert revendique cette façon de travailler sa vigne et ses vins, avec passion et conviction, mais sans être extrémiste, ni « borné ». « S’il faut aider la fermentation, on utilise encore parfois des levures. Mais pas pour le vin rouge et de façon très maîtrisée », reconnait-il.
Des sulfites « naturels » ?
Il est à la recherche de sulfites qui ne soient pas un produit de l’industrie pétrolière (« encore une découverte étonnante », s’exclame-t-il !). Il a identifié 2 sources de sulfites « naturels » : le soufre de mine et le soufre de volcan.
Il penche pour le soufre de cuivre. « Mais c’est compliqué, car il faut le faire brûler soi-même pour l’incorporer au vin ».
Quant au soufre de volcan, il le rejette catégoriquement : « Il est extrait en INdonésie dans les conditions inhumaines ».
Il partage ses réflexions avec une dizaine de collègues en France et en Europe, sans forcément adhérer à la pensée un peu plus radicale de la biodynamie dans la philosophie de Steiner. « Nous cherchons des solutions. Mais si les industriels pouvaient chercher dans le même que nous, ce serait bien pour tout le monde ! », dit-il.
Des bouteilles « poids plume »
Dans la lignée de ce travail au plus près de la nature de la vigne et du vin, les responsables du Mas d’Intras utilisent des bouteilles moins lourdes (300 g contre 550 g). « L’évolution technologique le permet, et ces bouteilles légères sont suffisamment solides », assure-t-il.
Si c’était une question financière au départ, c’est aujourd’hui devenu aussi une question liée à la protection de l’environnement. Moins de verre, et surtout moins de carburant lié au transport des bouteilles.
Denis Robert a fait le calcul : il met 3 330 bouteilles « plume » dans son camion – au lieu de 2 690 bouteilles classiques ? Soit 640 bouteilles supplémentaires par chargement. Et 832 kg de verre économisés !
Par an, l’économie de verre est de 35 tonnes, avec les bouteilles « plume ».
Et pour aller jusqu’au bout de la démarche écologique, les vignerons du Mas d’Intras ont encore d’autres actions :
- ils utilisent des bouchons en liège naturel (« chers, mais qui respectent la philosophie du vin et source d’emploi dans les pays où il est cultivé »).
- ils réutilisent les cartons de vins en les recyclant et en utilisant ceux refabriqués par le recyclage.
- ils prennent les transports en commun pour faire leur livraison jusqu’au Danemark et en Allemagne. « Le vin est remonté par des moyens de transport groupé jusqu’à mon fourgon qui reste souvent sur Paris ou Bruxelles et que je rejoins par TGV« .
Le Mas d’Intras produit 140 000 bouteilles /an, soit 400 bouteilles/jour.
9 vins rouges, 2 vins rosés, 3 vins blancs. Avec des cépages variés, dont le Carignan, qui a failli ne plus exister dans la région ardéchoise. Il exporte 70 % de sa production aux Etas-Unis et en Europe, surtout en Allemagne, Pays-Bas et Belgique.
En savoir plus sur le domaine : http://www.masdintras.fr/02_
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